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J’ai mon mot à dire: CHERES AUTORITES TOGOLAISES, ET SI ON RESPECTAIT A LA LETTRE LE CODE DE L’EAU ?

Crédit Photo: Félix TAGBA
Crédit Photo: Félix TAGBA

     Le Togo a voté le 14 juin 2010 une loi portant code de l’eau, la loi N°2010-004. Un document de 78 pages avec 183 articles répartis en 10 grands titres. Ce code est, à l’évidence la référence des textes juridiques en matière de l’eau et de l’assainissement au Togo.

Si le citoyen lambda prend pour argent comptant les dispositions de ce code, les autorités ont pour responsabilité de respecter scrupuleusement cette loi.

Le code de l’eau du Togo adhère aux principes sacro-saints de la gestion intégrée des ressources en eau.  Entre autres, le  principe d’équité qui concerne le « traitement équitable de toutes les catégories sociales de la population vis-à-vis de l’eau , incluant le droit d’accès à l’eau pour tous, l’équité de la répartition de l’eau à des fins domestiques ou productives, en tenant compte des dispositions prises pour la protection et la conservation des ressources en eau ». Mais le constat est amer, 60 % de la population togolaise n’a pas accès à l’eau potable. Cette eau n’est accessible qu’au plus offrant, surtout en milieu semi-urbain et rural. Dans ces milieux, on constate une inégalité de répartition et d’accès à l’eau potable. Parfois, deux forages équipés de pompe à motricité humaine servent à alimenter plus de 15 000 habitants.

 En 2007 par exemple, le taux de desserte en eau potable au Togo était de 29% en milieu semi-urbain et 30% en milieu rural, alors que le milieu urbain avait à lui seul 39%. Pourtant, sur le plan quantitatif, le Togo dispose de ressources relativement abondantes par rapport aux besoins.

Le code de l’eau confère également aux Togolais le principe « pollueur-payeur ». D’après ce principe, « le pollueur devrait se voir imputer les dépenses relatives non seulement à la lutte contre la pollution des eaux mais aussi aux mesures préventives engagées par les pouvoirs publics ». Mais la réalité est toute autre. Les pollueurs continuent de polluer sans s’inquiéter. Exemple des populations de Kpémé et ses environs (dans la préfecture des Lacs) qui subissent tous les jours les affres liées au lavage de phosphate.

Le premier chapitre du titre VIII sur les dispositions pénales, est consacré à la police des eaux, de la recherche et de la constatation des infractions. Selon l’article 150 du code de l’eau : « il est institué une police des eaux chargée de rechercher et de constater les infractions à la présente loi. Elle opère sur toute l’étendue du territoire national.» Ironie du sort, plus de 3 ans après le vote du code de l’eau, le Togo n’a pas de police des eaux, de la recherche et de la constatation des infractions. Les agents de la police des eaux susvisés devraient être nommés par décret en conseil des ministres et prêter serment devant le tribunal dans le ressort duquel ils sont appelés à servir.

Malheureusement, le code ne dit que dalle de la situation des habitants de Davédji, localité située au nord-est de Tsévié, où les habitants n’ont pas accès à l’eau. Pourtant ce village abrite un centre d’exploitation de la Togolaise Des Eaux (TDE). Bien plus, cette station fournit certains quartiers de Lomé (la capitale Togolaise) en eau potable. Les populations de Davédji sont laissées en plan depuis des années.

Certes beaucoup de Togolais ne connaissent pas encore un traître mot du code de l’eau. Une chose est de voter une loi et une autre est de l’appliquer.

Félix TAGBA







SACHETS PLASTIQUES, VERITABLE DEFI POUR L’AFRIQUE

SACHETS PLASTIQUES, VERITABLE DEFI POUR L’AFRIQUE

La prolifération anarchique des sachets plastiques prend beaucoup d’ampleur dans les villes de certains pays africains. Même si certains pays tels que le Rwanda, la RDC, le Congo ou encore le Tchad ont pris des mesures idoines pour enrayer ce phénomène, d’autres se cherchent encore. Un Forum sur le fléau des sachets plastiques et les alternatives crédibles disponibles s’est penché sur la question 31 octobre dernier à Lomé. Plusieurs pays africains (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Maroc, Niger, RDC, Rwanda)  ont pris part à cette rencontre.

260 millions de tonnes de plastiques sont produites chaque année sur notre planète, soit 30 kg par habitant. La ville de Lomé (Togo), à elle seule, utiliserait chaque année 3 milliards de sacs d’emballage, selon l’Association pour un Avenir Ensoleillé. Et il n’est pas rare d’apercevoir des sachets plastiques sur vos têtes dans les rues de Lomé. Ces plastiques bouchent les canaux d’évacuation des eaux usées, provoquant ainsi des inondations surtout en saison pluvieuse. Néanmoins, un decret pris en conseil des ministres en février 2011, interdit la production, l’importation, la distribution et la commercialisation de sachets plastiques non biodégradables au Togo.

Le Mali, la Mauritanie et la Côte d’Ivoire ont également interdit, la production, la commercialisation et l’usage des sachets plastiques. Alors que la Tanzanie, l’Ouganda, l’Afrique du Sud et le Kenya  n’autorisent  plus les sachets de petites tailles.

Ces sachets plastiques non biodégradables ont une durée de vie de 400 ans et  sont en grande partie à la base des catastrophes écologiques. La société anglaise Symphonie Environmental a développé des additifs pour la dégradation du plastique. Il est possible de définir leur longévité, de quelques mois à un ou deux ans selon le type d’application. On peut freiner cette prolifération des sachets plastiques en les recyclant et en mettant en place des centres de gestion pour garder une Afrique viable pour les générations futures.

Félix TAGBA



TOGO : ATTENTION, LE CHOLERA EST A NOS PORTES !

M.AMIDOU SANI, Chef division de l'assainissement et de l'hygiène du milieu.Crédit Photo: Felix Tagba
M.AMIDOU SANI, Chef division de l’assainissement et de l’hygiène du milieu.
Crédit Photo: Felix Tagba

Une épidémie de choléra sévit depuis  30 août dernier au Togo. Elle a déjà fait 4 victimes. Le dernier décès a été relevé lundi 14 octobre. Près de 58 cas de choléra ont été constatés sur toute l’étendue du territoire togolais dont 16 cas à Lomé avec un mort et 21 cas dans la préfecture des Lacs avec 3 décès.

Le ministère de la santé a tenu une réunion de crise en fin de semaine dernière pour prendre des mesures urgentes et efficaces. Ainsi à la prochaine rentrée scolaire, prévue pour mercredi 15 octobre, il n’y aura plus de vente d’aliments dans et autour des écoles. Et ce pendant deux semaines. Tout le monde est en alerte maximum. La population togolaise est aussi appelée aux règles d’hygiène et de se signaler le plus tôt possible dans un centre de santé le plus proche.

Face à cette situation, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a apporté un appui en médicaments et consommables d’une valeur de 6,5 millions de FCFA au Togo. Selon le chef Division de l’assainissement et de l’hygiène du milieu, Amidou SANI (photo), les mesures urgentes ont été prises pour enrayer la maladie. La même situation prévaut dans les pays limitrophes du Togo notamment au Bénin où on recense près de 300 cas.

Félix TAGBA