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3 Questions à M. AGBO Komitse Edoh, Chef Division Appui au Developpement des Programmes EAA TOGO

L’Agence Intergouvernementale Panafricaine Eau et Assainissement pour l’Afrique célèbre ses 25 ans. Initialement connu sous le nom CREPA, EAA organise, en marge du jubilé d’argent, la 3ème édition du Forum de Haut Niveau pour l’Eau et l’Assainissement pour tous en Afrique. Ce Forum se tiendra  du 21 au 23 novembre prochain à Abidjan en Côte d’Ivoire.

Félix TAGBA : Que peut-on retenir des 25 ans d’EAA ?

M. AGBO Komitse Edoh : EAA est partie d’une douzaine de pays pour atteindre actuellement 32 pays sur le continent africain et si tout va bien d’ici  la fin de 2013, ce chiffre serait porté à environ 33 pays. C’est une extension sur le continent pour couvrir tous les pays en matière d’accès aux projets d’eau et d’assainissement.  EAA et ses 25 ans, c’est aussi un bilan de 70 milliards injectés dans le secteur de l’eau et de l’assainissement sur le continent africain, favorisant ainsi l’accès à l’eau d’environ 10 millions d’Africains.

EAA 25 ans, c’est aussi le développement d’une trentaine de technologies dont l’approche ECOSAN et d’autres approches pour l’éducation et la sensibilisation comme le FAST, l’ATPC etc.…

EAA 25 ans, c’est aussi la transformation de l’ancien CREPA https://www.wsafrica.org/fr/notre-histoire  à la suite des réformes institutionnelles en la nouvelle agence EAA.

F.T. : En marge de la célébration des 25 ans, EAA organise le Forum de Haut Niveau pour l’Eau et l’Assainissement. Quelles sont les innovations de cette  3e  édition du Forum de Haut Niveau pour l’Eau et l’Assainissement ?

M. AGBO : Première innovation c’est la présence des chefs d’Etats. Cette année on veut inviter tous les chefs des Etats membres d’EAA en un haut panel qui aura lieu au cours du Forum.

Deuxième innovation, c’est la mise en avant de la coopération Sud-Sud ; actuellement les pays émergents sur le plan international, économiquement, se trouvent en Asie, en Afrique du Sud ; pour faire développer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement en Afrique.

F.T. : Le Togo particulièrement participe à cette 3ème édition, quels sont les avantages de ce forum pour le Togo ?

M. AGBO : Les opérateurs, des acteurs, des investisseurs du Sud développé seront là et il faut que les acteurs du Togo s’y préparent et voyagent sur Abidjan avec des projets concrets et à négocier avec ces acteurs là en vue de signer des accords de partenariat et faire venir dans notre pays des investissements visant à développer le secteur de l’eau et de l’assainissement et aussi l’habitat social.

Crédit Photo: Felix Tagba
Crédit Photo: Felix Tagba


Togo / Reportage: A Quand la fin de la crise de l’eau à Tsévié ?

Un robinet cadenassé depuis 2 heures du matin à Kpali
Un robinet cadenassé depuis 2 heures du matin à Kpali

L’ eau est une denrée très importante dans l’existence et la survie des hommes et même des végétaux . Paradoxe, cette denrée devient rare à Tsévié ; localité située à 35 km au Nord de Lomé ou la population est confrontée à une pénurie d chronique d’eau potable depuis des décennies. Conséquences, le quotidien des populations de cette localité devient de plus en plus difficile.

Les deux points d’eau dont dispose le quartier de Kpali sont fermés depuis 2 heures du matin.  Une  question qui est sur toutes les lèvres, « où trouver l’eau pour ses besoins ?» La population attend impatiemment le retour du précieux liquide. Et quand il est de retour, tous les habitants accourent  éperdument.  C’est le sauve qui peut. « Nous nous réveillons des fois à minuit ou à 2 heures du matin pour chercher de l’eau. Et avant qu’on y arrive on trouve du monde », témoigne une dame.

En cas de coupure, les habitants de Kpali cherchent l’eau dans un marigot situé à quelques kilomètres d’ici. Mais ce marigot a tari depuis plusieurs semaines. Un coup dur pour la population. « Nous restons parfois jusqu’à une semaine, voire plus sans nous laver… Que les autorités nous aident » réclame un habitant.

On retrouve la même situation à Boloumondi, un canton situé au centre ouest de Tsévié. Ici, le phénomène a de véritables répercutions sur la scolarité des jeunes filles. « Nous n’allons plus souvent à l’école parce que nous manquons d’eau. J’ai passé toute la nuit à la pompe pour chercher de l’eau et je me suis réveillée très tard. C’est pourquoi je ne suis pas allé à l’école », confie Akpédjé avec amertume, une élève en classe de 5au CEG de Bolloumondji. Ici le tonneau de 200 litres est à  500 F CFA (plus d’un dollar US) quand il y a coupure d’eau.

Un peu plus loin, à Davédji au nord-est de la même ville, le problème d’eau ne laisse aucun habitant indifférent. Pourtant ici, se trouve un centre d’exploitation de la Togolaise Des Eaux (Tde). Et ce qui est criard, c’est ce même centre d’exploitation de Davédji qui dessert certains quartiers de Lomé (la capitale Togolaise) en eau potable. Une situation que déplorent les habitants de cette localité.

‘‘Nous souffrons du manque d’eau il y a 4 ans. Pourtant nous avons la régie(TDE) juste à côté ’’s’étonne une femme.

Les démarches entreprises au près du préfet de cette localité  pour                                                                                                         pallier cette situation n’ont encore rien donné. ‘‘On ne nous permet pas de rencontrer l’actuel [NDRL] directeur de la TDE.       

Nous avions écrit au préfet qui a, à son tour [NDLR]  envoyé une note au directeur de la TDE il y a 6 mois déjà, mais sans réponse’’ nous a confié  ALATO Kossi Victor, le secrétaire général du chef de Davédji.

 En plus de cette situation le débit de l’eau à Davédji est trop faible. Ici l’eau sort quasiment à compte goûte. Pourquoi ? ‘‘Parce qu’ils disent que, s’ils augmentent le débit de l’eau à la pompe, les tuyaux vont se briser’’ a t’il ajouté.

Approchés par notre équipe de reportage, les responsables de la Togolaise des Eaux(Tde) s’expliquent : « Cette situation dans la préfecture de Zio est due à plusieurs facteurs, notamment à l’assèchement de la nappe depuis décembre dernier et qu’actuellement des forages sont encours d’être creusés ». A entendre les responsables de la Tde, « Pour avoir les résultats des travaux encours, il faudra attendre encore quelques mois » En tout cas, la situation de l’accès à l’eau potable dans la préfecture de Zio repose la question de la problématique de l’accès à l’eau potable au plan national. Soulignons que jusqu’alors seulement trente neuf pour cent des Togolais ont accès à l’eau potable. Il est à noter également que selon dernier rapport(2010) de suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement, le Togo ne pourra pas atteindre les OMD en matière d’accès à l’eau potable si des actions urgentes ne sont pas entreprises d’ici 2015.

 Félix Tagba/François Koami